Eaxyr marchait difficilement dans le désert. Le sable lui recouvrait le pied à chaque pas, et il se fatiguait rapidement. Il s'arrêta sur un rocher qui surnageait pour reprendre son souffle et contempler le paysage. Le soleil se couchait à l'horizon, éclairant le désert d'une lueur rouge. Le sheikah frissonna. Les dunes prenaient, à ses yeux, la couleur du sang. Il entendit le sable crisser derrière lui et se retourna d'un bond pour se retrouver face... au vide. Personne. Pourtant, il avait bien entendu un bruit... Bruit qui se répéta dans son dos. Il se retourna à nouveau et ne vit rien à nouveau. Ce manège se reproduit un certain nombre de fois, jusqu'à ce qu'Eaxyr se décide à ne plus bouger, par lassitude.
"Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais j'en ai assez de faire la toupie. Si c'est pour regarder le sable qui est dans mon dos, c'est pas la peine, j'en ai devant aussi."
Le sable crissa derrière lui, et il ne bougea pas. Des crissements réguliers se firent alors entendre, comme si quelqu'un marchait. Eaxyr, cette fois, se retourna et fixa le sol du regard. Des traces de pas... Il releva la tête. Elles partaient dans le désert. Il décida de les suivre : elles le mèneraient bien quelque part. Il se remit donc en marche. Les traces le guidèrent jusqu'à une sorte de fosse, relativement petite, d'où dépassait un pieu taillé. Le sheikah frissonna à nouveau. Il trouvait cela sinistre. En regardant mieux, il aperçut son fouet au fond. Il se penchait pour le récupérer quand une lame se posa sur sa gorge. Il s'immobilisa. L'autre s'approcha de lui, sa bouche frôlant son oreille. Il sentait son souffle sur son cou.
"Ca fait deux fois que je te prends à mon piège, jeune sheikah. Tu me déçois, je pensais que tu serais plus dégourdi que ça. Mais, visiblement, tu n'es pas à la hauteur de mes attentes. Non, pas du tout à la hauteur. Mon Seigneur n'a aucun besoin de quelqu'un comme toi. Tu ne peux lui être d'aucune utilité. Donc je peux te supprimer, à présent. Adieu, Eaxyr. J'aurai été ravi de faire ta connaissance, même si elle aura été de courte durée. Malheureusement, je ne peux même pas te garantir une mort douce. Je n'aime pas me salir les mains, vois-tu ? Donc je vais tout simplement te laisser mourir ici. Tu peux maudire le sort de t'avoir fait tomber sur moi."
Il eut un rire cruel, et le poussa violemment à l'épaule. Le poignard qu'il tenait sous sa gorge lui fit une entaille au cou tandis qu'il tomba en se retournant. Le pieu lui traversa l'épaule gauche et la douleur le transperça. Dans un brouillard, il vit une silhouette noir récupérer le fouet à ses pieds et disparaître. Il ne pouvait pas se sortir tout seul de ce trou. A ce rythme, il serait bientôt mort de soif, surtout avec tout le sang qu'il perdait. Le désespoir l'envahit. Il allait mourir ici, comme le lui avait dit cet être mystérieux. De quel seigneur parlait-il donc ? De Ganondorf ?
Au bout d'un temps qui lui sembla interminable, des gens s'approchèrent de la fosse où il gisait. Des marchants ambulants, peut-être ? Ou bien des soldats ? Eaxyr n'arrivait pas à savoir, il n'arrivait pas à les voir assez bien pour s'en rendre compte. Ils poussèrent des cris en le voyant, et l'entourèrent. Sa vue se troublait de plus en plus, et il ne comprenait pas ce qu'ils disaient. Deux d'entre eux le prirent fermement et tirèrent. La douleur lorsque le pieu sortit de la blessure lui fit perdre une nouvelle fois connaissance.